Marie-Jeanne Vanaise
« Patrick Guns »
in: 500 chefs d'oeuvre de l'art belge, de Wim Delvoye à Francis Alÿs, Le Soir, Bruxelles (Be), 2008, vol. 1, p. 108-109
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Heurté par l’indécence de la publication sur le site de la justice du texas des derniers repas de condamnés à mort, Patrick guns décide d’exacerber ce cynisme dans la série de photographies My Last Meals***. Il sollicite de grands chefs de la gastronomie afin qu’ils recomposent ces menus pour la plupart constitués de nourritures communes. Le dispositif très simple des clichés se compose de deux parties : à gauche figure le menu écrit en gras à la typographie variable tandis qu’à droite le chef, dans la cuisine de son établissement, présente le repas préparé avec soin parfois presque comme une offrande. Le repas étant finalement secondaire, puisque l’on ne distingue pas toujours bien ce qu’il y a dans les assiettes, c’est l’humain qui est ici mis en évidence notamment par le cadrage en pied du cuisinier. De manière pudique mais engagée, la démarche critique de l’artiste nous renvoie à nous-même, à notre condition d’être mortel, à notre conscience politique. Cette reconstitution des derniers instants d’un individu est un macabre paradoxe où se superposent goût de la vie et image morbide.

Patrick Guns réalise aussi bien des sculptures, des photos et des dessins que des films. Il récupère des objets, réutilise des images qu'il colle, sort de leur contexte et leur donne un autre sens. Son travail qui aborde souvent le thème de la disparition, met en exergue une lecture très amère et ironique de la place de l'homme au sein de la culture occidentale.

Marie-Jeanne Vanaise
« Patrick Guns »
in: 500 chefs d'oeuvre de l'art belge, de Wim Delvoye à Francis Alÿs, Le Soir, Bruxelles (Be), 2008, vol. 1, p. 108-109
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Heurté par l’indécence de la publication sur le site de la justice du texas des derniers repas de condamnés à mort, Patrick guns décide d’exacerber ce cynisme dans la série de photographies My Last Meals***. Il sollicite de grands chefs de la gastronomie afin qu’ils recomposent ces menus pour la plupart constitués de nourritures communes. Le dispositif très simple des clichés se compose de deux parties : à gauche figure le menu écrit en gras à la typographie variable tandis qu’à droite le chef, dans la cuisine de son établissement, présente le repas préparé avec soin parfois presque comme une offrande. Le repas étant finalement secondaire, puisque l’on ne distingue pas toujours bien ce qu’il y a dans les assiettes, c’est l’humain qui est ici mis en évidence notamment par le cadrage en pied du cuisinier. De manière pudique mais engagée, la démarche critique de l’artiste nous renvoie à nous-même, à notre condition d’être mortel, à notre conscience politique. Cette reconstitution des derniers instants d’un individu est un macabre paradoxe où se superposent goût de la vie et image morbide.

Patrick Guns réalise aussi bien des sculptures, des photos et des dessins que des films. Il récupère des objets, réutilise des images qu'il colle, sort de leur contexte et leur donne un autre sens. Son travail qui aborde souvent le thème de la disparition, met en exergue une lecture très amère et ironique de la place de l'homme au sein de la culture occidentale.